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Bruno Roy a choisi de décrire les camps de vacances dirigés par les Frères pendant la Révolution tranquille. Ici, contrairement aux romans précédents, c'est la figure du Père qui est au centre de l'intrigue. Les jeunes transposent leur besoin d'affection sur des figures paternelles substitutives, mais le désir rôde et provoque des tensions extrêmes qui, à la fin, culminent dans des moments d'extrême tendresse.
Dieu serait-il une fraude intellectuelle ? Et la foi, un mirage ou un acte irrationnel ? L'homme s'est-il inventé tout cela pour masquer cette vérité insupportable, à savoir qu'il n'y a rien après la mort ? André craint sa propre réponse. Il est confus. Comme si la vie et la mort en lui se disputaient le sens de son existence. [...] Alors qu'André est perdu dans ses pensées, Ti-Loup met sa main dans celle de son moniteur, moins chaude que d'habitude. André masse la main de Ti-Loup qui ne pleure pas, ne pleurera plus. Ni devant André, ni devant personne, ni en lui-même. Silence au fond de lui, mais présence d'André qui le console malgré tout. Ti-Loup lève les yeux vers André qui, à son tour, étire son cou vers celui de l'Oisillon. L'enfant dépose sa main sur l'épaule d'André [...]. André passe de nouveau son doigt sous ses lunettes, comme pour chasser une angoisse. Le chef des Oisillons tend maintenant sa main vers l'enfant, la paume vers le haut, il penche la tête, la relève puis fait un clin d'oeil à Rachel et à Benoît. Du grand théâtre ! À la manière d'André. Tu es mon fils bien-aimé en qui j'ai mis toute ma confiance. L'effet est instantané. Rachel s'émeut et Benoît reconnaît le triomphe de la parole biblique. Ti-Loup, pour sa part, accueille ce mot d'affection avec il ne sait trop quel espoir. [...] Pour Ti-Loup, André est un bonheur d'été ; pour André, l'été s'appelle Ti-Loup. Chacun pourra se dire qu'il y a eu, dans la même saison, un revirement à partir duquel tout a basculé.