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Quelques sujets de Sa Majesté fait partie de ces livres inclassables. Ça peut ressembler à de la poésie, mais ça se présente comme un dialogue. C'est supposé parler du simple monde, mais ça charrie un vocabulaire pas piqué des vers. Boisvert qualifie son radioroman «d'hyperréalisme sémantique». De fait, il nous plonge dans une recherche formelle aux antipodes du formalisme, car ce qui est visé, ce n'est pas la beauté en soi, mais la dénonciation sociale.
«Homme- Si vous rêvez de mettre le doigt sur une réalité / Quelque chose de tangible / Vous devez d'abord bannir de votre vocabulaire les expressions : Femme- À bientôt à plus tard un de ces jours / Prochainement à un autre tantôt dans quelque temps / Le plus proche possible si j'ai l'occasion / Dans le courant de la journée de bonne heure / Dans un avenir rapproché ça s'en vient / Ne désespère pas je t'ai pas oublié / On met ça sur la glace mais on y pense / C'est dans l'ordinateur fais-toi z'en pas / T'es dans la liste un genre de priorité. Homme- C'est quoi, ton problème ? Femme- Justement, vu que t'en parles, c'est quoi, le tien ?» L'auteur propose ici un radioroman où l'on doit prendre les mots au pied de la lettre. Trois personnages : Homme, Femme, Indifférent. Il s'agit d'une pièce en quatre actes. Dans l'ordre, les thèmes vont du réalisme politique le plus vulgaire à la sémantique pure. Entre les deux, ça brasse un petit peu. Yves Boisvert est revenu dans le monde pour le sauver de lui-même, dans les deux sens du terme. Bénévolement.