* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Les animaux sont très présents dans ce recueil de quatorze nouvelles: des chiens, des canaris, un sanglier, un hamster, un corbeau et… une mouche. Mais ce ne sont pas de gentils toutous qu’on promène au parc, ni de charmants oiseaux qu’on écoute gazouiller. On leur fait plutôt la vie dure et, le plus souvent, on les tue. On y tue même un animal, échappé d’un parc industriel, qui ressemble étrangement à un être humain. C’est qu’ils vivent dans un univers sans pitié, y compris les baleines, dont la survie est sérieusement menacée. La première nouvelle se passe au Québec et l’avant-dernière, dans une gare désaffectée qui n’appartient pas à notre espace-temps. Les autres ne sont pas précisément situées, mais l’argot dans lequel s’expriment souvent les personnages évoque la France. Cet argot leur coule dans les veines, à ces êtres paumés, démunis, souvent violents, qu’il s’agisse du jeune d’une cité qui fait cramer une voiture de la fourrière, d’un père et de son fils qui font le guet, planqués dans un arbre, ou de deux truands qui ratent leur hold-up. L’argot exprime on ne peut mieux leur désarroi et leur colère, qu’il fait vibrer, résonner, retentir. Il fallait des mots éraillés à ces personnages d’écorchés. Mais l’humour affleure aussi, çà et là, car Pascal Millet joue habilement de plusieurs registres. On le trouve dans la croyance en la réincarnation d’un Chinois en chien, dans l’aveuglement excessif d’une mère pour son fils ou dans l’attaque d’un drôle de train par des fainéants qui se prennent pour des cow-boys.
De double nationalité, PascalMillet partage son temps entre laFrance et le Québec. Auteur deromans noirs et de livres pour lajeunesse, il anime des ateliersd’écriture dans des établissementsscolaires et pénitentiaires.