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Au-dessus de la mêlée, je m’élance pour le premier bodysurf de la soirée. La foule fourmille sous mon corps immobile, retenu par des mains agiles sans que je puisse ni les sentir ni les différencier. Au passage, j’effleure des joues, croise quelques sourires et vole un verre. J’en avale une gorgée avant de cracher le reste en l’air. OK, c’était un peu con : la bière me retombe sur les seins comme dans un concours de wet t-shirt où je serais l’unique concurrente. En 1973, Dolly Parton a composé une complainte sur le désespoir d’une femme qui craint de perdre son mari attiré par Jolene, la belle employée de banque. Cette chanson, Jolene, reprise par de nombreux artistes de renom, est devenue un classique populaire. À Montréal, aujourd’hui, Jolène, une petite rouquine mélomane, se trouve à porter ce prénom, certes francisé par un accent grave, mais tout de même chanté et rechanté, et donc la liant malicieusement à la vie amoureuse de Dolly Parton. Célibataire, Jolène rencontre, explore et surtout, entourée de ses amis, elle se pose bien des questions sur les limites de la monogamie. Un ton décapant, univers décalé, une vraie signature pour un premier roman réjouissant.
Jolène Ruest travaille dans le milieu de la musique, écrit des zines, de la poésie et des romans. Diplômée de l’École nationale de l’humour, elle a animé pendant six ans Critique de crowd sur les ondes de CISM et a documenté son processus créatif dans la baladodiffusion Jus d’cerveau sua dactylo.