Présence de l'absence

Imaginez une oeuvre échelonnée sur une cinquantaine d'années; une oeuvre libre, qui ne s'embarasse d'aucune concession; une oeuvre qui va assez à l'écart pour enseigner l'indépendance à ceux qui la cherchent; une oeuvre qui va partout, des anges aux autos, sans perdre sa personnalité (...); une oeuvre qui sait s'amuser, s'émouvoir, réfléchir, méditer, contempler, prier; une oeuvre bâtie sur la maîtrise de la langue (ce n'est pas si fréquent qu'on le croirait); une oeuvre qui n'ignore pas les grandes traditions de la poésie (ce n'est pas fréquent non plus); une oeuvre qui, enfin, par sa dilatation progressive suivie d'un mouvement égal de resserrement jusqu'au silence, ressemble à une vie humaine. Extrait de la préface de Jean-Pierre Issenhuth

Poète et dramaturge, Rina Lasnier (1915 - 1997) a obtenu des diplômes en littérature française (1931),en littérature anglaise (1932) et en bibliothéconomie (1940) du Collège Marguerite-Bourgeoys, du Palace Gate (Exeter, Angleterre) et de l'Université de Montréal. Journaliste, elle a dirigé les pages féminines de l'hebdomadaire Le Richelieu (région de Saint-Jean) durant près de sept années.... Membre fondateur de l'Académie canadienne-française, Rina Lasnier a aussi été membre de la Société royale du Canada. Depuis la parution de son premier livre, Féerie indienne, en 1939, la liste des prix et des distinctions qu'elle a reçus pour son oeuvre est impressionnante : le Prix Athanase-David en 1943, le Prix et la Médaille Duvernay en 1957, le Prix Mgr-Camille-Roy en 1964, le Prix Molson en 1972, le Prix A.-J, Smith de l'Université du Michigan en 1972, le Prix et la Médaille Lorne Pierce de la Société royale du Canada en 1974, le Prix Athanase-David en 1974 et le Prix France-Canada en 1973-1974. Elle a aussi obtenu, en 1978, la Médaille commémorative de la Reine. Rina Lasnier était membre d'honneur de l'Institut Gracian (académie internationale qui lui a décerné un doctorat honoris causa en 1977), membre de la Société d'études et de conférences de Montréal, membre de l'Association des femmes diplômées des universités et membre d'honneur de l'Union des écrivaines et des écrivains québécois. Katia StockmanLire la suite

Imaginez une oeuvre échelonnée sur une cinquantaine d'années; une oeuvre libre, qui ne s'embarasse d'aucune concession; une oeuvre qui va assez à l'écart pour enseigner l'indépendance à ceux qui la cherchent; une oeuvre qui va partout, des anges aux autos, sans perdre sa personnalité (...); une oeuvre qui sait s'amuser, s'émouvoir, réfléchir, méditer, contempler, prier; une oeuvre bâtie sur la maîtrise de la langue (ce n'est pas si fréquent qu'on le croirait); une oeuvre qui n'ignore pas les grandes traditions de la poésie (ce n'est pas fréquent non plus); une oeuvre qui, enfin, par sa dilatation progressive suivie d'un mouvement égal de resserrement jusqu'au silence, ressemble à une vie humaine. Extrait de la préface de Jean-Pierre Issenhuth