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La narratrice, Anne Martin, est une architecte de talent. Elle rencontre, lors d’un colloque à Tunis, un archéologue italien, Alessandro Moretti, qui a dirigé pendant trente ans des fouilles à Carthage. C’est l’amour. Même si elle doit retourner à Montréal et lui, à Rome, cette relation à distance lui permet peu à peu de sortir du désarroi qu’elle éprouve depuis qu’elle a vu, un soir, sa voisine du dessus se lancer dans le vide.
Poète, romancière et essayiste, Louise Dupré a fait paraître des textes dans un grand nombre de publications au Québec, au Canada anglais et à l’étranger. Auteure d’une quinzaine de titres, elle a obtenu plusieurs prix et distinctions, dont le Grand Prix du Festival international de poésie de Trois-Rivières pour Noir déjà (Le Noroît, 1993), ainsi que le prix de la Société des écrivains canadiens et le prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec pour La memoria (XYZ, 1996). Elle a aussi publié le texte pour le théâtre Tout comme elle (Québec Amérique, 2006), qui a été mis en scène par Brigitte Haentjens à l’Usine C. Elle est professeure associée au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal et membre de l’Académie des lettres du Québec.
Vous volez en ce moment, Alessandro. Vous défiez la mer, hérissée au bout de ses pointes, elle tempête, elle menace, mais vous ne vous laisserez pas engloutir. Vous arriverez jusqu’à moi avec votre nudité. Je vous réchaufferai, je vous caresserai, je vous recouvrirai de la lenteur de mon corps. L’amour. Peut-être faut-il croire pour devenir amoureux. Croyant, c’est ainsi que je vous imagine, Alessandro, agenouillé dans la terre de Carthage, les ongles rouges dans la terre rouge, la douceur obligée de chaque mouvement, la foi qu’il faut pour continuer quand le sol ne veut rien donner.
