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Ce livre raconte un moment dans la vie de Jeanne - depuis sa retraite des Appalaches, au sein d'une petite communauté d'esprits nouveaux -, alors que se meurt sa compagne, Noria. Aviatrice, cette dernière sauve des laboratoires les bêtes torturées à des fins de recherches expérimentales. Sur le seuil de sa vie revient son père avec qui elle s'était réconciliée. Ce médecin lève enfin pour Jeanne l'écrivaine les derniers voiles sur la vie de Noria : sa naissance, son enfance au sein du Ku Kluk Klan, ce fils qu'elle a perdu, et cet amour infini qu'il lui porte.
Peintre, romancière et dramaturge, Jovette Marchessault est née à Montréal en 1938. Avec son premier roman, Le crachat solaire, elle a gagné en 1976 le prix France-Québec / Jean-Hamelin. À travers ses nombreux roman, dont ceux de la trilogie Comme une enfant de la terre, elle a fait entendre une voix unique, fébrile, différente par ses partitions lyriques et mythologiques, et par la qualité de son verbe.
Dans ce troisième chant d'une éloquente tendresse - après Comme une enfant de la terre et La mère des herbes -, Jovette Marchessault tente de réconcilier les différences, de rapprocher les êtres par un questionnement, une interrogation souvent émouvante sur l'art et l'action, personnifiés par Noria et Jeanne, deux femmes avides de vivre dans un monde plus harmonieux, plus pacifié. Elle dénonce aussi par l'écriture les injustices que subissent les plus démunis, que ce soient les humiliés de la terre amérindienne ou les victimes des guerres. La passion de Jovette Marchessault pour défendre une humanité fragile est toujours concrète et vigilante; sa parole est celle d'une grande poète aux tons mystiques - qui nous a quittés trop tôt. - MARIE-CLAIRE BLAIS
