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Toujours considérés à l'ombre de ses premières oeuvres (Adagio, Allegro, Andante, Pieds nus dans l'aube...), de son théâtre (L'auberge des morts subites) et, surtout, de ses chansons inoubliables (Le p'tit bonheur, Moi mes souliers, Le tour de l'île), les calepins de Félix Leclerc ont pourtant conquis le lectorat populaire qui les a largement accueillis au fil de trois décennies : Le calepin d'un flâneur (1961), Chansons pour tes yeux (1976), Le petit livre bleu de Félix ou Nouveau calepin du même flâneur (1978), Rêves à vendre ou Troisième calepin du même flâneur (1984), Dernier calepin (1988). L'art du calepiniste est parfois acrobatique, car les genres qu'il conjugue participent de l'aphorisme, de la maxime, de l'envol poétique, de la réflexion, de l'humour, de la pique polémique, de la saynète, de la fable moraliste... Des genres qui, mélangés au gré de la plume et de l'humeur du jour, créent des instants de lecture joyeux et qui portent à réfléchir. On y entend la chaude et ronde voix de Félix parler de la vie, du pays, de l'identité, des saisons, des enfants, de l'amour... Un classique, qui fut à sa parution - deux ans après l'élection de René Lévesque - un petit best-seller et qu'on aura maintenant plaisir à redécouvrir.
Félix Leclerc (1914-1988) est l'un des grands auteurs-compositeurs-interprètes de la chanson francophone du xxe siècle. Poète, écrivain, animateur radiophonique, scénariste, metteur en scène et acteur, militant pour la souveraineté du Québec et la défense de la langue française, le chantre de l'île d'Orléans a marqué plusieurs générations de chansonniers par la sensibilité de ses albums et l'ardeur de son engagement.
EXTRAIT « La vie d'un homme » 25 ans couché 25 ans assis 15 ans debout. Usé 40 paires de souliers 50 complets 10 paires de lunettes 14 chapeaux 30 paires de gants 5 rateliers 2 perruques. Bu 5000 bouteilles Brisé 15 coeurs 38 carreaux 6 manches de pelles. Perdu du temps et hier le souffle. On l'a lavé. mis dans un trouet enterré. Déjà sa place est prise, sa femme aussi, son nom aussi. Adieu poussière !
