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Il n’y a pas de jeu plus drôle pour un enfant que celui de l’apparition et de la disparition. Vous lui montrez une main, vous la faites disparaître derrière votre dos et vous la faites réapparaître. L’enfant rit.Vous venez de lui apprendre à vieillir. Voilà qui résume le grand jeu qui l’attend. Pourquoi c’est drôle ? Parce que, là, devant lui, le jeu se déroule à toute vitesse. Reprenons un peu : voir quelqu’un tomber du toit d’un immeuble ne provoque pas le rire. C’est trop long. Glisser sur une pelure de banane, oui.
Louis-Philippe Hébert explore dans ses romans et ses nouvelles, et même dans sa poésie, l’envers de l’humanité. Il braque un éclairage cru sur un univers où, derrière l’étonnante beauté aseptisée d’une société sans attente véritable et sans douleur, se cachent l’angoisse, la peur et un effroyable sentiment de vide. Sa pièce de théâtre Je suis un chien est l’aboutissement de cette démarche. Les relations de soumission et de domination dans le couple, autrefois subtiles et déguisées, éclatent au grand jour. Une pièce troublante par l’auteur de Celle d’avant, celle d’après, Buddha Airlines, La Séparation et La bibliothèque de Sodome.
C’est ça, vieillir. C’est l’ironie du jeu. Vous apparaissez et vous disparaissez. C’est drôle. Sauf que ça se passe lentement, très lentement. Mais dites-vous bien que tous ces petits rires qui vous échappent sont encore ceux de l’enfant.