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«Entrer dans l’univers de Christian Lapointe demande du courage. Dans son théâtre, les acteurs et les spectateurs sont invités à prendre part à une cérémonie dangereuse, à une expérience hors du commun qui se situe entre la prise d’otages et l’envoûtement. Les figures théâtrales semblent évoluer entre la vie et la mort, dans «cet entre-deux où les rêves sont peut-être réels et où la réalité se révèle parfois onirique», scandera l’homme incendié dans C. H. S. Avec cette première œuvre, le ton est donné, et Lapointe met en place les fondements d’un langage théâtral fécond qui sera développé durant tout son «Cycle de la disparition». En effet, dans cette production fondatrice qui dépeint les tourments d’un suicidé de la société, on découvre les thèmes qui jalonneront ses autres propositions dramaturgiques. Les significations qui traversent le texte poétique, bien entendu, restent ouvertes et elles impliquent divers niveau d’interprétation qui oscillent entre le constat social, le questionnement philosophique et le manifeste artistique. Si, de toute façon, l’on meurt, Lapointe posera constamment la même question : comment vivre ensemble ici et maintenant?» (Sylvio Arriola, extrait de la postface) C. H. S. inaugure le « Cycle de la disparition » que Christian Lapointe a poursuit avec Anky ou La fuite / Opéra du désordre et Trans(e), puis clos avec Sepsis.
D’abord connu pour ses mises en scène autour de l’œuvre de W. B. Yeats, Christian Lapointe, électron libre du théâtre québécois actuel, auteur, acteur et metteur en scène, est un héritier du mouvement symboliste. L’écriture de ses spectacles (une vingtaine depuis l’an 2000), qui emprunte à l’art de la performance, se conçoit à partir et autour de dispositifs scéniques ou d’installations vidéo.