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Nombreuses sont les otages rassemblées en ce lieu – une prison, un hôpital, un bordel? En haut, Têtra, «?la boss, la maîtresse, la femme aux mille pattes?», les surveille en ricanant. Sous son regard attendri mais cruel, les otages font l’amour et la fête, torturent un homme qui a violé une des leurs, accouchent, s’entretuent. L’alcool arrosant les pilules, chacune contemple ses blessures : «?elles sont la vraie société, aussi pire, aussi malade, aussi vulnérable?». La vie était dure dehors?; elle ne l’est pas moins dans cet étrange aquarium. Or «?ici au moins, pensait Kâlisse, les lucioles du rire passaient parfois?».
Josée Yvon (Montréal, 1950-1994) est notamment l’autrice de Travesties-kamikaze et de Danseuses-mamelouk. Collant images, vers et prose en de singuliers amalgames, qui tiennent autant du documentaire que de la poésie et de la fiction, son œuvre est reconnaissable à sa langue riche et crue. Ses livres exposent sans pudeur les violences que rencontrent celles qui vivent aux marges de la société.
Nombreuses sont les otages rassemblées en ce lieu – une prison, un hôpital, un bordel? En haut, Têtra, «?la boss, la maîtresse, la femme aux mille pattes?», les surveille en ricanant. Sous son regard attendri mais cruel, les otages font l’amour et la fête, torturent un homme qui a violé une des leurs, accouchent, s’entretuent. L’alcool arrosant les pilules, chacune contemple ses blessures. Kâlisse, America-Susan, Georgette dite Courgette, Lise «?Capotée?» Boudreau, Nicole-Nympho et les autres : «?elles sont la vraie société, aussi pire, aussi malade, aussi vulnérable?». La vie était dure dehors?; elle ne l’est pas moins dans cet étrange aquarium. Or «?ici au moins, pensait Kâlisse, les lucioles du rire passaient parfois?»..