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Affrontant une nouvelle fois le langage de Bébé M., Garde Vautour ne sait pas qu’elle change la couche et lave les fesses d’une écrivaine. Elle ne sait pas qu’elle a les deux mains plongées dans la littérature en devenir. Elle ne peut apprécier à leur juste valeur les nuances de jaune, de vert et de gris des excréments, sans parler de leur texture graisseuse, de leur fréquence et de leur puanteur. Garde Vautour ne pense pas à la littérature. Elle pense à la vie, à celle de Bébé M. en particulier, qui semble toujours aussi indifférente au fait que la vie pourrait à tout moment lui échapper, se glisser, prendre une autre route, aller s’établir ailleurs. Elle cherche le fil par lequel ramener l’enfant à la vie.En 1953, le monde occidental est témoin de grands événements : la mort de Staline, le couronnement d’Elizabeth II, la découverte de l’ADN, la publication du Degré zéro de l’écriture. Ces événements, parmi d’autres relatés dans les pages du quotidien l’Évangéline, à Moncton, ponctuent les jours de Garde Vautour et de la mère de Bébé M., aux prises avec les premières manifestations littéraires d’une romancière en gestation.
France Daigle est née en 1953 et a toujours vécu dans la région de Moncton, au Nouveau-Brunswick. Elle a publié une dizaine d’ouvrages depuis la parution de son premier livre, « Sans jamais parler du vent », aux éditions d’Acadie, à Moncton, en 1983. Si la prose poétique de ses premiers livres laisse deviner une structure romanesque, cette dernière s’affirme davantage dans « la Vraie Vie » (l’Hexagone/éditions d’Acadie, 1993) et s’accentuera au fil des publications suivantes. Quatre de ses romans ont été traduits en anglais. Les qualités de son écriture ont été soulignées par les prix Pascal-Poirier (1991), Éloize (1998 et 2002), France-Acadie (1998) et Antonine-Maillet Acadie-Vie (1999). En 2012, elle reçoit le prix du Gouverneur général avec son roman «Pour sûr».