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Marie-Catherine Peuvret naît à Québec, au XVIIe siècle, dans une famille liée au pouvoir colonial. À seize ans, elle épouse Ignace Juchereau Duchesnay, également issu dune prestigieuse lignée qui a fait ses marques en Nouvelle-France. Les jeunes époux reçoivent en cadeau de mariage la seigneurie de Beauport, lune des plus anciennes au pays. Cest sur ces terres, à proximité de Québec, quelle donnera naissance à dix-sept enfants. Veuve à lâge de quarante-huit ans, elle aurait pu laisser ses fils administrer la seigneurie, mais en préserve la gestion, bien au-delà de leur majorité. Seigneuresse, elle entre maintes fois en conflits : avec les seigneurs ecclésiastiques voisins, avec les notables de sa seigneurie, mais aussi avec certains membres de sa propre famille. Entêtement ou lutte pour affirmer sa position ? Pour préserver son statut social et la jouissance de ses droits dans une société hiérarchisée et patriarcale, la veuve Duchesnay apparaît déterminée dans ses actions et dans ses relations.Tant au point de vue de lhistoire sociale de la Nouvelle-France que de lhistoire locale beauportoise, la seigneuresse Marie-Catherine Peuvret demeure méconnue. Comme nombre de femmes de lhistoire de la Nouvelle-France, son destin est passé inaperçu à côté de celui de ses contemporains de sexe masculin. À Beauport, où elle réside durant six décennies jouant un rôle très actif, elle reste dans lombre de ses prédécesseurs et successeurs (Robert et Joseph Giffard ainsi que les Juchereau). Pourtant, cette femme de caractère offre une illustration fascinante des pouvoirs conférés aux veuves dans ce monde où les femmes étaient sous tutelle masculine, mais aussi des difficultés auxquelles devaient faire face celles qui choisissaient de les exercer.
Détenteur d'un doctorat en histoire de l'Université Laval et d'un doctorat en histoire moderne de l'Université de Haute-Bretagne (Rennes II), Benoît Grenier s'intéresse au régime seigneurial québécois et à la société rurale tant sous le Régime français qu