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Malgré les tentatives de l'État canadien de briser la structure politique traditionnelle des autochtones, ceux-ci sont loin d'avoir été des victimes passives. L'analyse des acteurs de la communauté algonquine de Kitigan Zibi montre une variété de leadership, malgré l'imposition d'une fonction de chef par la Loi sur les Indiens. L'enquête de terrain dévoile que les manifestations et les actions politiques menées par les Anishinabeg s'avèrent être des stratégies du pouvoir dans la marge, une forme quotidienne de résistance, de ruses et de tactiques employées pour tenter de changer le système formel. Les Algonquins ont su préserver une identité politique, basée sur diverses représentations traditionnelles, spirituelles ou symboliques, malgré certaines ruptures et transformations introduites dans leur société par les colonisateurs. Anny Morissette est professeure adjointe à l'École d'études de conflits de l'Université Saint-Paul. Elle est titulaire d'un doctorat en anthropologie de l'Université de Montréal et spécialiste des peuples algonquiens du Québec. Ses recherches portent sur la politique de réserve, le pluralisme religieux, les écoles de jour indiennes et l'empowerment des femmes autochtones.