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Radio extrême, radio de provocation, radio d'opinion, radio à scandale, radio poubelle, radio vulgarité... Les appellations se multiplient mais il s'agit d'un seul genre, d'un même esprit. La radio de confrontation définit un format radiophonique précis qui repose sur la diffusion d'opinions personnelles fabriquées de propos choquants, dénigrants, méprisants et souvent obscènes. Pour bien fonctionner, trois ingrédients sont requis : un animateur-vedette passé maître dans l'art de l'auto-valorisation et du dénigrement, un auditoire qui entretient une relation de complicité avec lui, et des tiers à (faire) haïr. Ce format ne peut donc pas exister sans la compétence rhétorique, stylistique, interactionnelle des animateurs. Les textes de cet ouvrage mettent la radio de confrontation sous la loupe de spécialistes du langage. La structure, la forme, le contenu et la logique des propos des animateurs André Arthur, Jean-François Fillion et Pierre Mailloux ont été analysés méthodiquement et les auteurs concluent que le discours des rois de la radio ont une portée suffisamment dévastatrice pour qu'on y prenne garde : sous couvert de divertissement, ils ont la même facture que les discours populistes, racistes, sexistes, haineux.
Diane Vincent est professeure de linguistique à l'Université Laval. Ses plus récents travaux portent sur l'insulte, le mensonge, le reproche et l'agression verbale en tant que révélateurs de normes sociales. Elle est l'auteure, avec Olivier Turbide et Marty Laforest, de «Radio X, les médias et les citoyens. Dénigrement et confrontation sociale» (Nota bene, 2008), puis avec Catherine des Rivières-Pigeon et Caroline Gagné de l'essai «Les paradoxes de l'information sur la dépression postnatale. Mères dépressives mais pimpantes» (Nota bene, 2012).
Un livre passionnant qui plonge au coeur d'un monde de controverse qui trouve son écho tant dans l'actualité juridique que médiatique.