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– « Je parle à voix basse, je parle lentement. Je parle sans effort mais je ménage mes efforts, me disant que l’œuvre de Thomas Bernhard le requiert, car quand on la lit longtemps, on finit par avoir peur de s’essouffler, de mourir asphyxié avant d’avoir pu vider son sac. On ressent, comme l’auteur, l’urgence de dénoncer les travers du monde, les scandales de la vie. L’urgence vindicative de Bernhard avait des spécificités biographiques : il a connu la Seconde Guerre mondiale enfant dans une Autriche qu’il détestait, a aimé la musique avec passion, voyagé beaucoup avant de se cloîtrer dans sa ferme, à Ohlsdorf. Cet homme-là a passé sa vie à chercher à respirer, à retrouver son souffle – au sens propre comme au sens figuré –, d’où son style si particulier qui coule comme une rivière, en un déploiement de phrases qui n’en finissent pas, se séparent en ruisseaux ou s’enroulent sur elles-mêmes tels des serpents de mer. Et cette rivière charrie inlassablement ses déchets : la petitesse des esprits, le système éducatif et politique, les bourgeois, la maladie, la mort… C’est pourquoi lire Bernhard ne peut que se faire avec lenteur ; en parler, que dans un souffle. Le souffle de Bernhard lui-même. »C’est ainsi que Simon Harel ouvre cet essai intimiste sur Thomas Bernhard. Au lecteur d’y entrer.
Simon HAREL est professeur titulaire au Département de littératures et de langues du monde de l’Université de Montréal. Récipiendaire de divers prix, auteur de plus de quarante publications et projets de production audio-visuelle (essais, ouvrages collectifs, fictions, directions de numéros de revues scientifiques, explorations narrative et filmique des mobilités urbaines), il poursuit des travaux dans l’espace montréalais, notamment avec son Laboratoire sur les récits du soi mobile, une infrastructure motorisée de recherche et de création.
– « Je parle à voix basse, je parle lentement. Je parle sans effort mais je ménage mes efforts, me disant que l’œuvre de Thomas Bernhard le requiert, car quand on la lit longtemps, on finit par avoir peur de s’essouffler, de mourir asphyxié avant d’avoir pu vider son sac. On ressent, comme l’auteur, l’urgence de dénoncer les travers du monde, les scandales de la vie. L’urgence vindicative de Bernhard avait des spécificités biographiques : il a connu la Seconde Guerre mondiale enfant dans une Autriche qu’il détestait, a aimé la musique avec passion, voyagé beaucoup avant de se cloîtrer dans sa ferme, à Ohlsdorf. Cet homme-là a passé sa vie à chercher à respirer, à retrouver son souffle – au sens propre comme au sens figuré –, d’où son style si particulier qui coule comme une rivière, en un déploiement de phrases qui n’en finissent pas, se séparent en ruisseaux ou s’enroulent sur elles-mêmes tels des serpents de mer. Et cette rivière charrie inlassablement ses déchets : la petitesse des esprits, le système éducatif et politique, les bourgeois, la maladie, la mort… C’est pourquoi lire Bernhard ne peut que se faire avec lenteur ; en parler, que dans un souffle. Le souffle de Bernhard lui-même. »C’est ainsi que Simon Harel ouvre cet essai intimiste sur Thomas Bernhard. Au lecteur d’y entrer.