* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
« Selon la tradition, si Dieu crée, c'est pour extraire le cosmos du chaos. Pour nous, il n'y a pas d'un côté le créateur et, de l'autre, la création, mais un seul mouvement. Le chaos devient cosmos. C'est l'optique de l'immanence par opposition à celle de la transcendance. L'être humain n'est pas le maître dela création, mais appartient à son mouvement, est constitué par lui. Il s'agit moins pour lui de s'ouvrir au chaos que d'admettre qu'il se trouve d'emblée dedans. Ainsi, au lieu de s'en protéger par les formes déjà là, il s'en fera un allié. Concrètement, c'est à partir du malaise ou du mal-être, de tout ce qui se bouscule en lui, de ce qui se télescope et va dans toutes les directions, à partir de ses questions, de ses crises, de ses lacunes, de sa souffrance, de ce qu'il y a pour lui de plus terrible qu'il créera. Il créera par l'écriture, la peinture, la musique, la danse, la photographie, le cinéma, etc., également par la science, la littérature, la religion. Il créera aussi dans la vie quotidienne par ses relations, ses décisions, ses actions. Le mouvement de création consiste à partir de l'informe, de l'indéterminé, du non-sens et à l'épouser afin qu'il se transforme de lui-même en une forme et un sens qui permettent à la vie d'avancer. Le chaos n'est jamais dépassé une fois pour toutes; il continue de courir sous les formes, ne cessant de les menacer et finissant d'ailleurs, tôt ou tard, par les réabsorber, ce pourquoi l'être humain ne cesse jamais de créer. »
Pierre Bertrand a été professeur de philosophie à Montréal. Auteur d'une oeuvre importante, il mène, dans une langue claire et sensible qui convoque art, littérature et philosophie, une réflexion minutieuse et patiente où il approfondit les thèmes de la vie et de la création.
« Selon la tradition, si Dieu crée, c'est pour extraire le cosmos du chaos. Pour nous, il n'y a pas d'un côté le créateur et, de l'autre, la création, mais un seul mouvement. Le chaos devient cosmos. C'est l'optique de l'immanence par opposition à celle de la transcendance. L'être humain n'est pas le maître dela création, mais appartient à son mouvement, est constitué par lui. Il s'agit moins pour lui de s'ouvrir au chaos que d'admettre qu'il se trouve d'emblée dedans. Ainsi, au lieu de s'en protéger par les formes déjà là, il s'en fera un allié. Concrètement, c'est à partir du malaise ou du mal-être, de tout ce qui se bouscule en lui, de ce qui se télescope et va dans toutes les directions, à partir de ses questions, de ses crises, de ses lacunes, de sa souffrance, de ce qu'il y a pour lui de plus terrible qu'il créera. Il créera par l'écriture, la peinture, la musique, la danse, la photographie, le cinéma, etc., également par la science, la littérature, la religion. Il créera aussi dans la vie quotidienne par ses relations, ses décisions, ses actions. Le mouvement de création consiste à partir de l'informe, de l'indéterminé, du non-sens et à l'épouser afin qu'il se transforme de lui-même en une forme et un sens qui permettent à la vie d'avancer. Le chaos n'est jamais dépassé une fois pour toutes; il continue de courir sous les formes, ne cessant de les menacer et finissant d'ailleurs, tôt ou tard, par les réabsorber, ce pourquoi l'être humain ne cesse jamais de créer. »