* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Ce ne sont plus les imperfections de la science et de la technologie qui inquiètent, mais au contraire leurs réussites, leurs fulgurances, leurs capacités de transformation du monde. L'innovation technologique configure l'évolution de nos modes de vie : elle définit dès aujourd'hui nos besoins et nos désirs ; elle définira certainement demain nos perceptions, nos pensées, notre imagination. C'est encore plus clair avec la « transformation numérique » en cours depuis quelques années. Or, la passivité avec laquelle l'humanité accepte ce sort inquiète. On se contente de batailler pour la protection des données personnelles, pour quelques réglementations plus protectrices çà et là, ou pour l'émergence d'une éthique des technosciences. Pour nécessaires qu'elles soient, ces luttes ne sont pas à la hauteur des potentiels de transformation des nouvelles technologies, qui laissent la civilisation comme hébétée et impuissante devant ses propres réalisations. Est-il encore possible d'encadrer l'innovation et ses conséquences ? Comment ? Les utopies sociales, le contrôle politique, le sentiment de responsabilité semblent épuisés. Et on ne réglera pas la question en cherchant à étouffer la puissance de la technique. Car le danger ne vient pas de la technique elle-même. Le véritable danger provient de notre incapacité à donner une forme authentiquement humaine aux transformations que l'innovation suscite. Il est vital que notre pensée se hisse à la hauteur de nos pouvoirs d'agir. Le présent essai trace une piste dans cette direction. Il propose d'abandonner la croyance dans nos chimères technolibérales contemporaines pour une véritable pensée de la transformation.
Jean-François Simonin est docteur en philosophie, spécialiste de l'anticipation et des enjeux de long terme. Il est cadre ou consultant depuis vingt ans dans le domaine de l'industrie et des hautes technologies. Il a publié Anticiper à l'ére de l'anthropocène (L'Harmattan, 2016), Clés d'accès au vingt-deuxième siècle (L'Harmattan, 2017, 2 vol.) et La tyrannie du court terme (Utopia, 2018).
Ce ne sont plus les imperfections de la science et de la technologie qui inquiètent, mais au contraire leurs réussites, leurs fulgurances, leurs capacités de transformation du monde. L'innovation technologique configure l'évolution de nos modes de vie : elle définit dès aujourd'hui nos besoins et nos désirs ; elle définira certainement demain nos perceptions, nos pensées, notre imagination. C'est encore plus clair avec la « transformation numérique » en cours depuis quelques années. Or, la passivité avec laquelle l'humanité accepte ce sort inquiète. On se contente de batailler pour la protection des données personnelles, pour quelques réglementations plus protectrices çà et là, ou pour l'émergence d'une éthique des technosciences. Pour nécessaires qu'elles soient, ces luttes ne sont pas à la hauteur des potentiels de transformation des nouvelles technologies, qui laissent la civilisation comme hébétée et impuissante devant ses propres réalisations. Est-il encore possible d'encadrer l'innovation et ses conséquences ? Comment ? Les utopies sociales, le contrôle politique, le sentiment de responsabilité semblent épuisés. Et on ne réglera pas la question en cherchant à étouffer la puissance de la technique. Car le danger ne vient pas de la technique elle-même. Le véritable danger provient de notre incapacité à donner une forme authentiquement humaine aux transformations que l'innovation suscite. Il est vital que notre pensée se hisse à la hauteur de nos pouvoirs d'agir. Le présent essai trace une piste dans cette direction. Il propose d'abandonner la croyance dans nos chimères technolibérales contemporaines pour une véritable pensée de la transformation.