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Étienne-Alexandre Beauregard est titulaire d’un baccalauréat en science politique et philosophie de l’Université Laval. Avec son premier essai, Le schisme identitaire ( Boréal, 2022 ), il s’est imposé comme l’un des intellectuels de la nouvelle génération nationaliste. Il poursuit ici sa réflexion sur l’état actuel de la société québécoise et sur son avenir politique.
Depuis quelques années déjà, la montée de la question identitaire a entraîné un retour du nationalisme dans la joute politique québécoise. Pour en comprendre les fondements idéologiques, il faut remonter aux racines du clivage entre progressisme libéral et nationalisme conservateur, soit la réponse de François-Xavier Garneau à Lord Durham. Les Canadiens français, disait ce dernier dans son rapport, formaient « une société vieillie et retardataire dans un monde neuf et progressif », et devraient renoncer à leur identité au nom de la marche du continent vers le progrès. Autrement dit, leur disparition était inévitable, déterminée par le sens de l’histoire. Dans l’Histoire du Canada, Garneau invitait au contraire ses compatriotes à chérir leur identité et à se donner une politique conservatrice, sans craindre de s’opposer à une vision de l’avenir pensé pour eux, mais sans eux. Deux familles idéologiques, les Rouges et les Bleus, émergent dès lors, et leur désaccord s’incarne dans un rapport opposé à la nation québécoise : est-elle une source de repères indispensables à tout individu et une manière légitime d’accéder à la modernité, ou bien sa politisation constitue-t-elle plutôt une cause d’enfermement et d’aliénation ? « Cet ouvrage propose de décrire à nouveaux frais cette longue opposition des Rouges et des Bleus. Notre perspective n’est cependant pas strictement politique ou partisane : ce n’est pas l’opposition entre formations politiques qu’elle entend détailler, mais le conflit entre familles idéologiques, parfois disséminées dans des partis différents. Notre attention est tournée vers l’affrontement sur le devenir de la nation québécoise et sur le rôle identitaire de l’État, entre progressisme libéral et nationalisme conservateur. »