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Matthijs Gardenier est maître de conférences en sociologie à l’université de Montpellier Paul-Valéry et responsable scientifique de l’Observatoire des discriminations de Montpellier. Il s’intéresse depuis plusieurs années déjà au vigilantisme et au phénomène migratoire dont cet ouvrage est une première synthèse.
On appelle « vigilantisme » ce phénomène de plus en plus répandu où on voit des citoyens participer à la production de la sécurité au point de faire un travail de police en lieu et place des forces de l’ordre. Sous différentes formes ( surveillance, alertes, intervention directe, administration de sanctions ), on le rencontre dans les pays du Sud mais il fleurit également dans les sociétés occidentales. Ses racines remontent, là, aussi bien à la conquête de l’Ouest américain qu’au squadrisme fasciste et il peut cibler tout autant des individus qui commettraient des actes déviants que des groupes ou minorités perçus comme problématiques ou criminogènes.. Exemplaire à cet égard, l’attitude envers les migrants qui surgit dans diverses communautés frontalières marquées par leur présence. En France, c’est le cas des groupes antimigrants à Calais. De l’autre côté de la Manche, en Grande-Bretagne, les antimigrants se mobilisent pour la « sécurité » et organisent des patrouilles sur les rives de Douvres. Ces initiatives sécuritaires volontaires, qui se veulent un appui ( ambigu ) aux pouvoirs publics, ont également pour objectif plus ou moins clairement formulé de définir le danger, sinon l’ennemi. Plus généralement et plus durablement, elles entendent déterminer qui peut ou non appartenir au corps national..