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Le livre Louis Lefebvre est pragmatique, «de terrain». Malgré un cheminement dans le temps qui nous mène à la rencontre des lnnus-Montagnais, en survolant les périodes Paléo-indiennes et Archaïques, nous aboutissons à la rencontre des Européens voyageurs et découvreurs avec les peuples Montagnais du Saguenay, du lac Saint-Jean et des Laurentides et nous voyons comment leurs intérêts respectifs les amènent à partager une même sente. L'ouvrage de Giroux nous fait découvrir le Sentier des Jésuites ; celui de Lefebvre nous exhorte à le conquérir.
Conseiller en loisir et récréation de plein air au service des parcs nationaux du Québec, Louis Lefebvre a exploré pendant plus de 30 ans le territoire de la réserve faunique des Laurentides.
Au-delà des faits historiques contenus dans le livre de Louis Lefebvre, il en ressort aussi, et il est fondamental de le noter, une étroite collaboration entre les autochtones et les Français ; collaboration le plus souvent unilatérale c’est-à-dire de l’Indien vers le Blanc. Est-il besoin de rappeler l’invisibilité chronique des nations amériendiennes dans nos manuels d’histoire ! Pourtant, sans l’aide d’un Chomine (dit le Montagnais), Champlain n’aurait jamais survécu au siège de Québec en 1629 par les frères Kirke. Et ce sont les Innus qui traceront ce sentier que l’on nommera Le sentier des Jésuites mais qui est aussi, en réalité, Le maître-sentier des Innus-Montagnais, également utilisé par les Hurons-Wendats. En ce sens, Lefebvre sait rendre hommage, à juste titre, aux premiers habitants.. Travail d’une érudition colossale, l’œuvre de Lefebvre comble un besoin essentiel en ce qui a trait à la connaissance de l’occupation et de l’utilisation du territoire et nous invite à entreprendre au plus vite ce «Compostelle nordique»..
