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Comment parler de Forillon, la mythique, sans effleurer ses cicatrices de chaux vives tatouées sur sa roche millénaire ? Comment revenir en arrière autrement que par le présent qui nous y convie, en tournant les pages d’un livre dont une image vaut mille mots ? Mille mots parce que disparus avec le temps les maisonnées de 14 enfants, les chafauds, les vigneaux, les salines et les neigères depuis l’avènement d’un parc national en Gaspésie, résultat de l’expropriation des occupants, de la déportation de la population, de la fermeture de six villages. Forillon n’en demeure pas moins un grand livre d’histoire où l’homme a, depuis toujours, choisi d’habiter contre vents et marées.
Comment parler de Forillon, la mythique, sans effleurer ses cicatrices de chaux vives tatouées sur sa roche millénaire ? Comment revenir en arrière autrement que par le présent qui nous y convie, en tournant les pages d’un livre dont une image vaut mille mots ? Mille mots parce que disparus avec le temps les maisonnées de quatorze enfants, les chafauds, les vigneaux, les salines et les neigères depuis l’avènement d’un parc national en Gaspésie. Que dire du manque de respect auquel ont eu droit les 226 familles habitant ce vaste territoire, lors de l’expropriation sauvage qui s’ensuivit, à partir de 1970. Déportation qui chambarda de but en blanc, du large à la terre, des côtes à la forêt, pas moins de 1 800 propriétaires, en brûlant tout sur son passage ou presque, 1 200 bâtiments, ne conservant que quelques monuments à la mémoire de ce peuplement d’antan, comme la maison Blanchette et le magasin Hyman à Grande-Grave. Traitement injuste pour des gens sans défense et jusqu’à ce moment très peu conscients de leurs droits, malheureusement. Déportation causant la fermeture de six villages le long de la côte soit : Indian Cove, Grande-Grave, Petit-Gaspé, Ship Head, l’Anse-Saint-Georges et Penouille. Forillon n’en demeure pas moins un grand livre d’histoire où l’homme a, depuis toujours, choisi d’habiter contre vents et marées. C’est en poésie que Sylvain Rivière relate ce pan de l’histoire de Forillon, comme s’il avait choisi de bercer le lecteur par le rythme des mots afin d’adoucir, si faire se peut, l’amertume laissée par cette blessure, cette déchirure. À ses mots s’ajoutent les photographies de Ronald Labelle, qui a fait escale à l’arête de Forillon en 1968 et 1969, alors que les temps changeaient déjà.