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« Il repensa à son rêve ; il revit, comme il les avait sentis tout près de lui, le teint pâle d'Odette, les joues trop maigres, les traits tirés, les yeux battus, tout ce qu'il avait cessé de remarquer depuis les premiers temps de leur liaison, dans lesquels sans doute, pendant qu'il dormait, sa mémoire en avait été chercher la sensation exacte. Et avec cette muflerie intermittente qui reparaissait chez lui dès qu'il n'était plus malheureux et qui baissait du même coup le niveau de sa moralité, il s'écria en lui- même : " Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre ! " »Rendu à ses années d'enfance par la mémoire involontaire, le narrateur retrouve l'élégante figure de Charles Swann, qui pour l'amour d'une « cocotte » s'empoisonna de jalousie... Françoise, Bergotte, tante Léonie, Mme Verdurin... Un siècle après, les personnages de Marcel Proust habitent encore l'imaginaire universel.
Issu d'une famille aisée et cultivée, Marcel Proust, né à Auteuil en 1871, est un enfant asthmatique, de santé toujours fragile. Habitué des salons parisiens, l'élève du lycée Condorcet y acquiert une réputation de snob et de dilettante. Un recueil de proses, Les Plaisirs et les Jours, paraît en 1896, sans écho. Dès cette époque, il entame un roman, Jean Santeuil : c'est le brouillon d'À la recherche du temps perdu, entrepris en 1907, nouvelle comédie humaine et vaste réflexion sur la mémoire et sur le temps, mais aussi sur l'ambition sociale. Nombre de figures parisiennes s'y reconnaîtront. Le premier volume, Du côté de chez Swann (1913), sera suivi d'À l'ombre des jeunes filles en fleurs, prix Goncourt 1919, année où paraissent ses Pastiches et Mélanges, reprenant certains de ses articles du Figaro. Épuisé par la maladie, il s'éteint le 18 novembre 1922 dans sa chambre capitonnée du boulevard Haussmann, à Paris, ayant consacré quinze années de sa vie à son chef-d'oeuvre posthume.
« Il repensa à son rêve ; il revit, comme il les avait sentis tout près de lui, le teint pâle d'Odette, les joues trop maigres, les traits tirés, les yeux battus, tout ce qu'il avait cessé de remarquer depuis les premiers temps de leur liaison, dans lesquels sans doute, pendant qu'il dormait, sa mémoire en avait été chercher la sensation exacte. Et avec cette muflerie intermittente qui reparaissait chez lui dès qu'il n'était plus malheureux et qui baissait du même coup le niveau de sa moralité, il s'écria en lui- même : “ Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre ! ” »Rendu à ses années d'enfance par la mémoire involontaire, le narrateur retrouve l'élégante figure de Charles Swann, qui pour l'amour d'une « cocotte » s'empoisonna de jalousie… Françoise, Bergotte, tante Léonie, Mme Verdurin… Un siècle après, les personnages de Marcel Proust habitent encore l'imaginaire universel.