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Une certaine durée idéale ardemment recherchée, une impossible permanence historique ou amoureuse, une manière de pesanteur existentielle empâtent les grands poèmes de Gaston Miron, mais aussi, bien entendu, leur confèrent la densité d’une chevalerie, d’une aventure, d’une traversée du monde, d’un appel à l’âme sœur et au frère d’armes. Tout cela s’atomise dans les petits poèmes, Rome, Paris, Été indien, Lisbonne: l’être s’y avère d’une grande fragilité, d’une lancinante beauté. Il faut relire Miron à partir de ses poèmes courts, qui sont autant d’instantanés du cœur énamouré et de défis cinglants à la mort et au caractère brumeux de l’existence. Ce livre s’y risque pas à pas, de poème en poème, ouvre l’œil et tend l’oreille, sympathise. Il présente un autre Miron, à l’ami de chacun, le cœur sur la main, au confident et à ses aveux les plus touchants. Non pas tant aux hasards de sa vie qu’aux moments cruciaux de l’humaine condition aux prises avec la misère réelle, l’aliénation sous toutes ses formes, la pauvreté spirituelle, les interrogations métaphysiques, la mort et les amours évanescentes. Ce texte amoureux, fougueux, baroque et fourmillant d’idées lumineuses représente le plus bel effort de compréhension jamais réalisé sur la poésie de Miron.
François Hébert a enseigné la littérature à l’Université de Montréal de 1972 à 2006, et il y a animé des ateliers d’écriture. Il a dirigé la revue Liberté, a été journaliste à Radio-Canada et critique littéraire au Devoir. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont plusieurs recueils de poésie (Les pommes les plus hautes, Comment serrer la main de ce mort-là et Poèmes de cirque et circonstance).