Robert Bourassa

Considéré comme un mou par certains, comme un roseau qui plie mais ne cède pas par d'autres, il incarne sans doute mieux que quiconque la relation ambivalente qu'entretiennent les Québécois avec le reste du Canada. Québécois d'abord, fédéraliste pour des raisons plus économiques que patriotiques, sa célèbre déclaration du 22 juin 1990 restera à jamais gravée dans la mémoire collective québécoise : "Le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le Québec est, aujourd'hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d'assumer son destin et son développement."

Voici le récit de la vie d'un homme qui déclara, à l'âge de 12 ans : "Un jour, je serai premier ministre!" Il réalisera son rêve à 36 ans, et dirigera le Québec pendant quatre mandats, étalés sur trois décennies. Il sera l'un des principaux acteurs des négociations constitutionnelles de Victoria, de l'accord du la Meech et de celui de Charlottetown. Il traversera les crises d'octobre et d'Oka, et de nombreuses turbulences dans les négociations avec les employés de l'État. Il sauvera les Jeux olympiques de Montréal et lancera les grands travaux de la Baie-James, mais échouera à obtenir la signature de toutes les provinces, pour ratifier l'accord du lac Meech et permettre au Québec de signer la Constitution canadienne de 1982 "la tête haute". Considéré comme un mou par certains, comme un roseau qui plie mais ne cède pas par d'autres, il incarne sans doute mieux que quiconque la relation ambivalente qu'entretiennent les Québécois avec le reste du Canada. Québécois d'abord, fédéraliste pour des raisons plus économiques que patriotiques, sa célèbre déclaration du 22 juin 1990 restera à jamais gravée dans la mémoire collective québécoise : "Le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le Québec est, aujourd'hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d'assumer son destin et son développement."