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Cet essai se propose de penser le créateur à partir d'un concept, le cannibalisme. Abordée sous l'angle de l'interdisciplinarité, qui convoque autant l'anthropologie que la critique littéraire et cinématographique, la criminologie que la psychanalyse ou la psychiatrie, l'analyse se penche sur les fantasmes cannibaliques retrouvés de façon récurrente chez trois cas de figure pourtant aux antipodes: *Les chants de Maldoror* du poète français Lautréamont, *Otesanek* du réalisateur tchèque Jan Svankmajer et le témoignage du tueur en série américain Edmund Kemper.
Karine Hubert est née à Montréal en 1975. Ayant complété un doctorat en lettres, elle poursuit ses recherches sur les interactions entre création artistique et perversion. Elle a fait paraître un livre de poésie intitulé *Je ne devrais pas voir* chez Triptyque en 2005. Elle enseigne la littérature au collégial.
Cet essai se propose de penser le créateur à partir d'un concept, le cannibalisme. Abordée sous l'angle de l'interdisciplinarité, qui convoque autant l'anthropologie que la critique littéraire et cinématographique, la criminologie que la psychanalyse ou la psychiatrie, l'analyse se penche sur les fantasmes cannibaliques retrouvés de façon récurrente chez trois cas de figure pourtant aux antipodes: *Les chants de Maldoror* du poète français Lautréamont, *Otesanek* du réalisateur tchèque Jan Svankmajer et le témoignage du tueur en série américain Edmund Kemper. Le créateur cannibale s'y révèle engagé dans l'actualisation de fantasmes liés non seulement à la toute-puissance de l'oralité, mais aussi à une autocréation qui se joue sur trois tableaux principaux : élaboration d'une mythologie sexuelle privée, réinvention de l'histoire de ses origines, mise au monde de sa grande oeuvre.La théorie de la création emprunte ici une voie inexplorée, faisant de la subjectivité créatrice le laboratoire de la perversion. Ainsi, le cannibalisme, vu comme participant à l'acte créateur, permet de développer un modèle de compréhension applicable à d'autres cas d'étude. Il éclaire de manière inédite la démarche créatrice et le travail qu'entretient l'oeuvre avec son processus de réalisation. À travers son désir d'omnipotence narcissique, le créateur cannibale est finalement sans cesse renvoyé à l'expression d'une modernité, tant de la posture artistique, de la mise en images que de l'exécution en série.