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Il a tué. Il tuera encore. Enfants, femmes ou vieillards, la proie importe peu du moment que les choses s’accomplissent avec méthode et selon un dessein précis. Alors il étrangle, égorge, éviscère, trouvant dans chaque nouveau meurtre une confirmation supplémentaire de sa liberté et de sa souveraineté. Il massacre dans le vide ouvert par la mort de Dieu et conserve ses minuscules reliques dans une vieille boîte de café. Sans doute, cela ne va pas sans quelques complications: les passants se réduisent souvent à des variations ratées du Cri de Munch, sa plus jeune victime revient le hanter à périodes fixes, et un enquêteur teigneux lui livre une guerre psychologique par médias interposés. Qu’à cela ne tienne, c’est un homme méthodique. Fervent admirateur de Descartes et de Wittgenstein, il entend bien tirer jusqu’au bout les conséquences criminelles de leurs doctrines. Et il achèverait volontiers la démonstration en se suicidant si seulement son propre cadavre ne risquait pas d’être le plus encombrant de tous.
Né en 1964 à Longueuil, Martin Gagnon vit à Montréal, où il enseigne la philosophie. Son premier roman, Les effets pervers, a d’abord paru chez Lanctôt éditeur en 2000, avant d’être republié au Quartanier en 2013 dans une version remaniée. Il est également l’auteur de recueils de poèmes publiés au Noroît : Toiles filantes (1991), Initiales de l’éclair et de la dispersion (1997) et Le sacrement de la finitude (2000).