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À Maniwaki, Maurice Bélair, alias Gourou, organise son déménagement alors qu’il lui reste un mois à vivre. Ses armoires contiennent encore quelques denrées; avec l’aide de ses trois sœurs, il en dresse l’inventaire et décide à qui reviendra quoi. On allume un feu de camp, on boit de la bière sans gluten. Gourou fête ses soixante-six ans. Sophie, sa nièce, est là. Elle active la fonction dictaphone de son cellulaire et enregistre les conversations des membres de sa famille. Leur langue brisée, tout en ellipses, en amalgames et en inventions, cette langue cryptique et implacablement logique, ce livre la retranscrit. Il montre la langue dont nous sommes faits, que nous partageons, et nos tentatives de nous en déprendre. À Montréal, dans un cabinet de psychanalyse, une femme parle. Elle est sur le qui-vive, à l’affût du moindre bruit. Quand l’analyste lui répond, d’étranges dialogues surviennent, sibyllins, châtiés, impudiques, qu’elle reconstitue de mémoire une fois rentrée. On est loin de la langue maternelle dont elle essaie de s’extraire. Mais l’est-on vraiment?
Née en 1978 à Ottawa, Sophie Bélair Clément est artiste. Elle est l’autrice de Pièce écrite qui tente de s’accorder au travail performatif qui tente de s’accorder au voisin qui n’a pas besoin d’être un voisin (un objet ça fait aussi, c’est même préférable) (Éditions les petits carnets, 2008) et a dirigé Des formes d’égale résistance (Casino de Luxembourg, 2013). Elle enseigne à l’École multidisciplinaire de l’image de l’Université du Québec en Outaouais. Au Quartanier, elle a publié en 2020 Tandis que la fleur d’une hydrangée posée sur le sous-main en cuir résiste à la décoloration.