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Alain épouse Virginie en la crypte de l’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal. En apparence, c’est le plus beau jour de sa vie. Le marié est entouré de ses beaux-parents, de sa meilleure amie, de son cousin et de ses parents, qui ont quitté les guerres du Moyen-Orient pour le Québec, où ils se sont livré une autre sorte de guerre, familiale, intime, impitoyable : divorce, avocats, déchirements. La table est mise ce jour-là pour un désastre. Le mauvais œil attend son heure. Car Alain va mal, de mal en pis, son corps et son esprit l’abandonnent, au moment même où un nom maudit resurgit des années noires du passé. Un nom vite rejoint par une voix, un corps, une histoire. Et tout ce qu’on a voulu
Né à Montréal en 1979 de parents libanais d’Égypte, Alain Farah est écrivain, professeur de littérature à l’Université McGill et chroniqueur à Plus on est de fous, plus on lit ! . Au Quartanier, il a publié Quelque chose se détache du port (2004), Matamore nº 29 (2008) et Pourquoi Bologne (2013). Il est également l’auteur d’un roman graphique, La ligne la plus sombre, en collaboration avec Mélanie Baillairgé, paru à La Pastèque en 2016. Il a signé l’adaptation théâtrale du Déclin de l’empire américain de Denys Arcand, produite par le théâtre PÀP dans une mise en scène de Patrice Dubois.
Alain épouse Virginie en la crypte de l’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal. En apparence, ce sera le plus beau jour de sa vie – de leur vie. Tout le monde est là, les parents de la mariée, la grande amie, les parents du narrateur – Libanais d’Égypte immigrés au Québec il y a trente ans, divorcés depuis vingt, qui ne se parlent plus depuis dix. Mais, à l’approche de la célébration, Alain va plus mal que jamais. Les insomnies sont de retour, l’angoisse et la maladie aussi. Et aujourd’hui, son cousin Édouard, son garçon d’honneur, son frère, perd pied, emporté par la mécanique folle d’un déni aux proportions bibliques. Alain prie pour que le sort les épargne, pour que ce grand jour en soit un de fête et de guérison. Or un nom resurgit au détour d’une phrase, un nom maudit remonté du fond de sa mémoire, là où gisent la honte et la douleur des années sombres, un nom que rejoignent bientôt une voix, un corps, une histoire. Un fantôme se fait chair, qui a plusieurs visages. Et tout ce qu’on a voulu oublier, tout ce qu’on a refusé de voir, tout ce qu’on a détesté vient réclamer son dû. Comme on fait son lit on se couche. Car la vie, ya Alain, est un piège qui sommeille dans la prison du temps. Oui, la vie, ya ebni, souviens-t’en, ne dure pas : quelques joies, de grandes peines, mille secrets, mille dangers.