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Peut-on parler de «totalitarisme» quand il s’agit de nommer le pouvoir des multinationales tel qu’il s’est construit et imposé depuis le début du XXe siècle? Alors que la pratique politique moderne voudrait que les sujets d’une collectivité obéissent aux lois, non aux puissants, on assiste à un renversement pervers. Ce sont les multinationales, aujourd’hui, qui soumettent la délibération des assemblées politiques à d’autres « lois », leurs lois, qu’elles s’assurent de rendre efficaces: la «loi» du marché, la «loi» de la concurrence, etc. Total est un cas d’école. Ce livre étudie comment elle s’est constituée telle une autorité souveraine de nature privée, imitée en cela par d’autres multinationales. Elle est bien devenue un pouvoir qui se distingue des États, les domine, les investit ou les instrumentalise, pour arriver à ses fins : régner et extraire la ressource, en oligopole avec ses pairs.
Philosophe, Alain Deneault est l’auteur, chez Écosociété, de Noir Canada, Offshore, Paradis sous terre, Paradis fiscaux : la filière canadienne, Une escroquerie légalisée, et, chez Lux éditeur, de,Gouvernance, La Médiocratie et Politiques de l’extrême-centre. Directeur de programme au Collège international de philosophie à Paris, il enseigne la théorie critique à l’Université de Montréal.