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Avant de passer à l'acte, les auteurs de tueries de masse Brenton Tarrant en Nouvelle-Zélande, Patrick Crusius et Payton Gendron aux États-Unis ont rédigé un manifeste écofasciste. Pour eux, devant l’immigration et le réchauffement climatique, il faut « tuer les envahisseurs, tuer la surpopulation, et ainsi sauver l’environnement. ». L'écofascisme désigne les diverses appropriations de l’écologie au sein de l’extrême droite, alors que le lien entre écologie et thématiques identitaires risque de s’exacerber. À la frontière de l’histoire des idées, de la cartographie intellectuelle et de l’anticipation politique, La tentation écosfasciste est un incontournable pour comprendre ce phénomène.
Pierre Madelin est philosophe et traducteur spécialisé dans les « humanités environnementales ». Chez Écosociété, il est l’auteur d'Après le capitalisme. Essai d'écologie politique (2017) et de Faut-il en finir avec la civilisation? Primitivisme et effondrement (2021).
Le lien entre l’extrême droite et la défense de l’environnement n’a rien d’évident. Pourtant, il existe bel et bien une pensée écofasciste au sein de la grande famille des idéologies nationalistes et identitaires. Démographie, tensions entre localisme et universalisme, immigration... Les théories écofascistes sèment un certain trouble dans l’écologie politique. Et même si aucun gouvernement ne s’en est revendiqué, la mouvance, encore embryonnaire, pourrait bien s’intensifier dans les années à venir. «Il me semble raisonnable de penser que plus la crise écologique s’aggravera, plus les options démocratiques et émancipatrices dont nous disposons pour y faire face s’amenuiseront, et plus au contraire des solutions extrêmes, aujourd’hui encore impensables, risqueront de s’imposer», écrit Pierre Madelin dans ce livre au carrefour de l’histoire des idées, de la cartographie intellectuelle et de la prospective politique. Une lecture indispensable pour mieux combattre cette alliance entre le «brun» et le «vert»..