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Au Québec, le raz-de-marée #MoiAussi a durablement transformé les attitudes face aux violences sexuelles et provoqué de nombreuses réformes. Tous ces changements étaient souhaitables et nécessaires. Mais en plaçant le système pénal au cœur de notre réponse aux besoins des survivant·e·s, nous avons précipité le mouvement dans une impasse: le recours à la violence, administrée cette fois par l’appareil pénal de l’État, a éclipsé les autres voies de réparation possibles.
Aurélie Lanctôt est juriste, chroniqueuse et professeure au Département des sciences juridiques de l’UQÀM.
Au Québec, le raz-de-marée #MoiAussi a durablement transformé les attitudes face aux violences sexuelles et provoqué de nombreuses réformes. Tous ces changements étaient souhaitables et nécessaires.. Mais en plaçant le système pénal au cœur de notre réponse aux besoins des survivant·e·s, nous avons précipité le mouvement dans une impasse: le recours à la violence, administrée cette fois par l’appareil pénal de l’État, a éclipsé les autres voies de réparation possibles. Qu’avons-nous perdu en cours de route?. Retraçant les grandes étapes d’une révolution court-circuitée, Aurélie Lanctôt plaide ici en faveur d’une justice féministe sans concessions qui résisterait à toutes les formes de violence, y compris celles que perpétuent le droit criminel, la police et la prison. Une justice qui transforme et renforce les liens sociaux plus qu’elle ne les fragilise..