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Au fil d’un calendrier marqué de haltes et de reprises, un marcheur accueille les bruits, les points d’orgue ou les escarmouches d’un réel qui tour à tour s’érige et se soustrait. L’Oreille au mur , en quatorze longs morceaux dont la trame est entre prose et vers, pose les pierres d’attente d’un édifice à recommencer sans cesse. Mais l’oreille au mur, c’est encore celle qu’on colle à ce rempart de tant de livres, de tant de voix entendues : mots qui bruissent, séduction phonique d’un devoir formel accompli, et qui résonne toujours.
Né en 1964, Gabriel Landry a grandi au Vieux Poste, c’est-à-dire à Pointe-Parent, petit village du bout de la route 138, et vit depuis longtemps à Montréal. Il enseigne la littérature et la grammaire au Collège de Maisonneuve. En 2007, il a fait paraître L’oeil au calendrier aux éditions Québec Amérique. AU NOROÎT, L’oreille au mur (2021) est son premier livre.
Tu désembues les vitres du vieux Ford. L’oncle volubile est à côté, sa rouleuse sur la langue, il cogne du marteau sur le toit d’une bâtisse. Au comptoir où l’on vend des cartouches, ça parle martes, visons, peaux de loutre à venir. Sling-shot et tessons de lumière, dans l’automne aux odeurs de brûlé ‒ dans l’automne brûlerie. On entend japper des chiens, c’est du côté de la réserve, c’est pas trompant. Tangage doux des épinettes ‒ leurs flèches droites fusant dans le paysage bleu-roux d’octobre.