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Les étiquettes, définies par des systèmes de pensée et de valeurs implantés au fil des époques, influencent la nature des créations musicales et la façon dont on les reçoit et les juge. L’auteur revient sur l’histoire de ces hiérarchies imposées, de la fin du XVIIIe siècle à aujourd’hui, alors qu’un double mouvement d’attraction et de répulsion se joue entre la musique sérieuse et la légère, entre l’art et le commerce, entre le classique et le populaire.Mais ces catégories tendent à devenir de plus en plus obsolètes de nos jours au profit d’une plus grande liberté créatrice, à mesure que le dialogue entre les musiciens et les musiciennes se nourrit de recherches sonores et de mélanges des genres. Des exemples provenant autant des musiques anglo-américaines que québécoises et planétaires soutiennent la réflexion de l’auteur sur cette piste, dont les concerts de pop symphonique, l’effervescence des musiques instrumentales, le foisonnement stylistique de la scène de Los Angeles, et quelques autres pratiques instrumentales.Dans ce contexte, il importe de s’intéresser aux occasions offertes par la diffusion numérique: reviendrons-nous à de nouvelles chambres d’écho en nous fiant aux recommandations des algorithmes ou, au contraire, oserons-nous tendre l’oreille à la richesse de la création musicale ?
Danick Trottier est professeur de musicologie au Département de musique de l’Université du Québec à Montréal (uqam) et membre régulier de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (oicrm). Il participe également au comité scientifique des Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique et assume la direction de l’antenne OICRM de l’UQAM. La qualité de son travail a été soulignée par l’attribution de deux prix Opus pour l’article de l’année (CQM), soit en 2012 pour un article portant sur la pratique de l’hommage musical chez Debussy et en 2019 pour un article portant sur la création d’Another Brick in the Wall – L’opéra de Julien Bilodeau. Il est l’un des corédacteurs du collectif intitulé Félix Leclerc : héritage et perspectives (Septentrion, 2019). Les musiques des XXe et XXIe siècles, autant dans la tradition dite populaire que dans la tradition dite classique, sont au cœur de son travail universitaire. Ses recherches sur les avant-gardes historiques et la chanson ont été publiées dans des revues comme Argument, Filigrane, Intersections, Kinephanos, Les Cahiers Debussy, Speculum Musicae, Volume! La revue des musiques populaires et des collectifs comme French Renaissance Music and Beyond. Studies in Memory of Frank Dobbins, Music Criticism in France, 1918-1939. Authority, Advocacy, Legacy ainsi que Musical Prodigies: Interpretations from Psychology, Education, Musicology, and Ethnomusicology.