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Des récits, des vérités, peuplent la nuit et les mémoires. L’éclair les révèle, invite Monica à prendre part à un grand et puissant mouvement de réappropriation.
Natashé Kanapé Fontaine est une poète-interprète, comédienne, artiste en arts visuels et militante pour les droits autochtones et environnementaux d’origine innu, originaire de Pessamit sur la Côte-Nord. On a d’abord découvert sa voix à travers sa poésie, à commencer par son recueil N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, qu’ont suivis Manifeste Assi, Bleuets et abricots et Nanimissuat, Île tonnerre, tous publiés aux éditions Mémoire d’encrier. Lutttant contre le racisme, la discrimination ainsi que les mentalités coloniales par la prise de parole et l’art littéraire, elle cosignait en 2016 l’essai épistolaire Kuei je te salue : conversation sur le racisme (Écosociété 2016), constitué d’un échange de lettres entre elle et l’écrivain Deni Ellis Béchard. Son œuvre compte également la participation à deux collectifs engagés, Sous la ceinture : unis pour vaincre la culture du viol (Québec Amérique) et Wapke, premier recueil de nouvelles d’anticipation autochtone publié au Québec (Stanké). À l’automne 2021, le public aura l’occasion d’accéder à une nouvelle dimension de sa création : Nauetakuan, un silence pour un bruit, son premier roman, à paraître aux éditions XYZ.
Nauetakuan : mot innu qui nous annonce qu’un son, au loin, vient à nous. Comment l’entendre, si tout, dehors comme dedans, vibre, bourdonne, crie? Il faut, oui, faire silence. Perdue dans la ville, Monica cherche sa liberté en même temps que ses liens. Ses études en histoire de l’art ne lui inspirent plus rien, le sens la fuit et le vide menace de l’envahir pour de bon, fragilisant l’armure qu’elle se confectionne chaque jour. Pour pouvoir enfin déposer le lourd bagage dont elle a hérité, revenir en paix chez elle, à Pessamit, elle devra d’abord apprivoiser les orages qui grondent en elle. Remonter le fil des routes et des rivières, leur courant tantôt allié, tantôt contraire, d’un bout à l’autre du continent. Retrouver la puissance qui se façonne une perle à la fois. J’aimerais lui dire que j’y arrive tant bien que mal, que je cherche les assises, les repères, les portes. J’aimerais pouvoir toucher la peau du castor une nouvelle fois, sentir la brise se lever tout en recevant l’odeur du feu et de la viande qui grille. Si je ferme les yeux, mon rêve disparaîtra.