couverture

Brûler debout

Blais, Mathieu

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Résumé

Ce roman raconte la cavale d'un groupe de hors-la-loi qui décide d'en finir, par la violence, avec la société capitaliste de l'enfoncement. C'est la violence des révoltés qu'on y dépeint dans un moment apocalyptique de leur existence : au beau milieu du mouvement destructeur de leur fuite en avant. Et la dynamique de la démesure agit comme de l'essence dans le moteur du vieux Bronco qui les amène au bout de leur colère. Du Nord, où s'incarnent l'injustice et le mensonge au sein des Concessions de tree-planting, jusqu'au Sud, au plus profond de ce non-pays uniformément meublé chez Ikéa, les personnages avanceront, poussés par leur rage et leur désespoir, comme une traînée de poudre.

Quatrième de couverture

Dans les bois noirs d’Aishinnu. C’est à peine si je me souviens du bruit que faisaient les silements de leurs balles, mais je revois le corps de la Mélisse qui sombre et qu’on emporte derrière les lignes. Et j’entends leurs hélicos dans le ciel, leurs bottes dans les allées, leurs ordres et leurs cris hurlés dans nos entours. Il y avait ce froid aussi, et du sang, beaucoup de sang, mais c’est le froid qui me revient en mémoire aujourd’hui, parce que nous avions l’habitude du sang..                Il pleuvra des bombes,. prédisait Gagnon..                Et le feu jaillira comme la sève au printemps,.                alors il faudra comprendre et se rappeler les signes.. Dans les bois noirs d’Aishinnu aujourd’hui, moi seul lis encore les signes. Tous les autres ont continué à brûler debout, brûler debout jusqu’à ce qu’ils retournent et se mêlent à la cendre de ce non-pays qu’on aura viré à l’envers. Avant ma fuite, avant mes pas de traître, nous aurons existé ensemble autrement. Ensuite, ça aura été mon retrait dans mes silences parallèles. C’est de là que je nous raconte. Et pas une journée ne passe sans que je ne les maudisse tous, eux et les descendants tarés de leurs fossoyeurs, ces fils de chiens et ces fils de sales, ces fils de maîtres.. Les nuits d’Aishinnu sont froides à couper les chiens en deux, mais le feu de la vengeance est un feu qui brûle longtemps. Je garde les flammes hautes et vives et j’apprends à me dire, à nous raconter. J’apprends à nommer le tumulte qui a suivi nos embrasements. Et je n’oublie rien..