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Wittgenstein n'a jamais dissimulé son antipathie pour la civilisation contemporaine. Il n'en a jamais tiré de philosophie. Mais on peut dire que son hostilité au monde d'aujourd'hui s'est manifestée avant tout dans un besoin de simplification systématique et dans la volonté de ne s'attacher qu'au très petit nombre de choses qu'il considérait comme essentielles.
Professeur au Collège de France, Jacques Bouveresse n'est pas seulement l'un des meilleurs spécialistes de Wittgenstein : à l'écart des modes, son enseignement et ses écrits sont une référence depuis 30 ans. Plusieurs volumes thématiques regrouperont des articles fondamentaux jusqu'à présent dipersés dans des publications peu accessibles. Ce premier tome réunit sept textes qui brossent un portrait fouillé et vivant de Wittgenstein en son siècle. C'est aussi une réflexion sur ce que peut être, à notre époque, un philosophe.
Wittgenstein n'a jamais dissimulé son antipathie pour la civilisation contemporaine. Mais, à la différence de beaucoup d'autres, il n'a jamais essayé d'en tirer une philosophie. Il est difficile de trouver un philosophe qui l'ait été davantage que lui dans ses relations avec une époque que, de son propre aveu, il n'aimait pas et dans laquelle, en tout cas, il ne se sentait pas chez lui. L'attitude de Wittgenstein à l'égard du monde contemporain a consisté à éviter la perte de temps et d'énergie que représente le pathos de la protestation, de la dénonciation et de la déploration, dans lequel donnent si volontiers les intellectuels d'aujourd'hui, et à s'accommoder avec le maximum de sobriété et d'efficacité des conditions qui lui étaient imposées pour la tâche qu'il estimait avoir à remplir.
On peut dire que son hostilité au monde d'aujourd'hui s'est manifestée avant tout dans un besoin de simplification systématique et dans la volonté de ne s'attacher, dans tous les aspects de l'existence, qu'au très petit nombre de choses qu'il considérait réellement comme essentielles.