couverture

Mépris social : éthique et politique de la reconnaissance

Renault, Emmanuel

  • Éditeur : Ed. du Passant
  • Collection : Poches de résistance
  • ISBN 9782912636188
  • Paru le 12 mars 2004
  • 29,95 $ *

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Résumé

La philosophie politique à la mode louche vers la philosophie morale, mettant en avant les impératifs de respect de la dignité humaine et de la justice. Les problèmes politiques deviennent des problèmes moraux. Critique de ces conceptions et tentative de penser une éthique de la reconnaissance où morale et politique sont indissociablement liées.

Quatrième de couverture

La philosophie politique louche aujourd'hui vers la philosophie morale. Elle prétend s'opposer aux dynamiques qui rendent notre monde invivable au nom d'impératifs de respect de la dignité et de la justice, mais elle flirte bien curieusement avec l'une des caractéristiques les plus marquantes du nouveau sens commun libéral: la transformation des problèmes politiques en problèmes moraux. Sans doute est-ce l'une des raisons qui l'empêche généralement de s'opposer véritablement à la banalisation de l'injustice sociale, d'exprimer les souffrances de ceux qui la subissent et de formuler les espoirs de ceux qui s'en révoltent. Plutôt que de partir des normes du bien et du juste, ne faut-il pas prendre les expériences de l'injustice et du déni de dignité, les expériences de ceux qui se savent socialement méprisés, pour fil conducteur? Cette démarche conduit à l'élaboration d'une éthique de la reconnaissance qui permet à la fois de formuler des normes de justice plus larges et plus opératoires que celles de la traditionnelle justice distributive, et d'intégrer la question du respect des différents niveaux de l'identité (identité personnelle, professionnelle, culturelle) dans une théorie indissociablement morale et politique: la politisation des exigences morales se substitue à la dépolitisation morale de la politique.. Puisque l'expérience de l'injustice est une expérience du déni de reconnaissance, la critique de la société peut prendre la forme d'une théorie de la reconnaissance. En tentant de pratiquer ce type de critique sociale, ce livre trouve l'occasion d'actualiser les analyses de Hegel sur la lutte pour la reconnaissance, tout en se confrontant à l'actualisation déjà proposée par Axel Honneth, dans un ouvrage précisément intitulé La lutte pour la reconnaissance (Cerf, 2000). A la croisée de l'histoire de la philosophie, de la philosophie morale et de la philosophie sociale, de la politique et des sciences sociales, ce livre s'inscrit ainsi dans la tradition de la Théorie critique initiée par Horkheimer et Marcuse, poursuivie par Adorno, Habermas et Honneth..