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Les Israéliens ont construit dans le Néguev une ville où les murs sont pré-percés et qui est louée aux armées internationales pour l'entraînement à la nouvelle guerre urbaine. L'auteur indique que, selon lui, cette stratégie inspirée des concepts philosophiques de la déconstruction (de Derrida, Deleuze, Guattari ou Debord) fut l'une des causes de la défaite israélienne au Liban en 2006.
Lors de la réoccupation des villes de Palestine au printemps 2002, l'armée israélienne a utilisé une tactique inédite : au lieu de progresser dans les rues tortueuses des vieux quartiers ou des camps de réfugiés, les soldats passaient de maison en maison, à travers murs et planchers, évitant ainsi de servir de cibles aux résistants palestiniens. Cette méthode, « conceptualisée » sous le nom de « géométrie inversée » par des généraux qui aiment à citer Debord, Deleuze et Guattari ou Derrida, représente un tournant postmoderne dans la guerre des villes. Les territoires occupés sont ainsi devenus un laboratoire spatial pour de nouvelles techniques d'attaque, d'occupation et de contrôle de populations, qui sont ensuite exportées aux frontières où se livre la guerre globale. Et inversement, la réflexion sur l'urbanisme est largement passée dans des centres de recherche où des militaires travaillent sur l'art de construire/détruire en s'appuyant sur de pseudo-concepts philosophiques.. Mais Eyal Weizman montre que ces idées nouvelles - substrat d'une querelle des Anciens et des Modernes dans l'armée israélienne - n'ont pas été étrangères au fiasco libanais de l'été 2006..