* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Une première partie du livre retrace l'évolution du mot depuis son apparition pendant la Révolution chez Anacharsis Clootz jusqu'à Nietzsche. La seconde partie analyse la notion de nihilisme chez Heidegger, ses liens avec la métaphysique, et la confronte avec le nihilisme de Nietzsche.
Nihilisme, sorte de signifiant flottant, a une histoire mal connue dont ce livre restitue les méandres. Elle commence pendant la Révolution française, et son premier locuteur est Anacharsis Cloots, député allemand à la Convention, qui finira guillotiné après avoir déclaré que «la république des droits de l'homme n'est ni théiste ni athée : elle est nihiliste». . Elle se poursuit autour de 1800, avec la querelle entre Fichte et l'étrange Jacobi, qui choisit le vocable «nihilisme» pour confondre l'athéisme et pour dénoncer Kant, à travers Fichte et ses amis. On retrouvera plus tard le nihilisme dans le milieu cosmopolite des révolutionnaires russes : chez Bakounine, puis chez Dostoïevski, qui invente par le roman la scène métaphysique de la tragédie du nihilisme. Étape ultime et décisive du nihilisme au XIXe siècle : Nietzsche, qui va «séparer les fils, dénouer les affinités truquées, analyser la composition de l'explosif pour dissocier différentes formes du nihilisme». . Après ce parcours tracé par Michèle Cohen-Halimi, la deuxième partie du livre, due à Jean-Pierre Faye, est consacrée à l'utilisation du nihilisme par Heidegger. . Méthodiquement, Faye démonte les contradictions, les références fautives à Nietzsche, les «mises en faux» qui servent à Heidegger à sa propre justification et à celle d'un nihilisme d'État. . Un parcours inattendu sur une ligne brisée à travers l'Europe, l'éclaircissement d'un mot à la fois fascinant et maléfique. .