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Des analyses et des témoignages sur la carrière et le jeu du saxophoniste de jazz.
Le jazz abonde d'artistes maudits, mais Albert Ayler en est un exemple à l'état pur, vivant dans le rejet, l'ostracisme et le sarcasme permanent, qu'il ne fait rien pour abolir : violence du son amplifié par l'utilisation d'anches très dures et par un jeu très physique mobilisant toute la puissance du souffle et de la bouche, vibrato hypertrophié, paroxystique, héritage plus des transes des negro spirituals originels que du chant des « blues shouters ». Pas de complaisance dans ce discours, pas de recherche du joli, ni même de la beauté, sinon « convulsive ». La structure canonique de l'interprétation jazz est remplacée par une sorte de patchwork sonore truffé de citations, la bluette se résolvant en fanfare polyphonique, puis éclatant en stridences diverses..