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En 1893, lorsque L. Bloy se penche sur la guerre de 1870, c'est pour créer des contes cruels et grotesques, mettant en scène des héros ordinaires, capables d'exploits. Si un sentiment antiprussien les anime, l'auteur obéit avant tout à une exigence mystique, devant le désastre moral de l'histoire, il invoque une justice supérieure, divine.
Sueur de sang . « Silencieux rêveur aux muscles accrédités, que devaient un jour éprouver, jusqu'à l'agonie, la fange bouillante et le crapuleux vitriol des inimitiés littéraires », Léon Bloy fut d'abord le soldat de l'épouvantable guerre de 1870.. Les récits qu'il fit à ses proches d'horreurs revisitées par son sabre tranchant et sa verve dévastatrice persuadèrent quelques-uns qu'il devait s'en faire le conteur. Sueur de sang devint ainsi le recueil hautement désobligeant de ces histoires où éclatent sa révolte contre la lâcheté, sa rage face à une humanité en débandade et son goût pour l'excès. Ça sent la poudre, le soufre, la mort, et déjà y pointe le génie acharné d'un écrivain dont la folie reste fascinante et la langue sublime, longtemps après le retrait des terribles Prussiens.... Et maintenant la guerre !. « Franc-tireur dans tous les domaines, Bloy le restera toute sa vie. En littérature, où il met à mal tous les genres, il refuse de « faire l'amour sous une étiquette », se tient en marge de toutes les écoles et reste inclassable : « je vais tout seul, Dieu merci, et je n'ai pas plus besoin de caporaux que de cantharides ».
Joseph Royer, extrait de la préface inédite. Comme lors d'une promenade la conversation se perd, ces Digressions sur la médaille, à l'encre et à la plume, accompagnent les 30 contes revanchards de Sueur de sang.
- Cécile Noguès.