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Roman à troix voix tournant autour d'une petite dizaine de personnages bien campés et très attachants, issus de milieux bourgeois et populaires de Douala, au Cameroun. Vies entremêlées qui survivent à la catastrophe des a priori et des sujets tabous. Roman d'amours déçues, d'amitiés indéflectibles, de remises en cause inattendues, où sida rime avec humanité. Avec ce roman, Hemley Boum réinvente la fiction et le plaisir de lire.
Née en 1973 à Douala au Cameroun, Hemley Boum aspire très tôt à la découverte du vaste monde. Le choix des sciences sociales option anthropologie n’est dès lors pas anodin et servira plus tard son écriture. L’obtention de sa maîtrise à l’Université Catholique d’Afrique Centrale lui permet de passer le concours d’entrée de l’Université Catholique de Lille.Hemley bascule des pluies tropicales à la grisaille humide et froide d’une ville du Nord de la France, dont elle retient pourtant trois années d’études où elle s’est amusée. Se dessine alors un certain regard sur le monde, les gens et la vie, qui caractérise son écriture, pleine d’humour. Dans Si d’aimer… elle rend hommage à ces gens du Nord qu’elle a aimés.Son DESS de commerce international et un troisième cycle en marketing lui offrent un premier poste à Paris qui lui permet rapidement de découvrir le Cameroun autrement, en tant que responsable du service grands comptes de la filiale camerounaise d’une société pétrolière française.Elle revient dans son propre pays en exploratrice, à la rencontre de sociétés forestières, d’industries agro-alimentaires ou cotonnières, et de grands planteurs. Il faut s’imaginer les immenses forêts traversées, d’où surgissent des petits villages traditionnels, puis de nombreuses villes dortoirs installées en périphérie des sociétés industrielles datant de l’époque coloniale.À n’en pas douter, le regard de Hemley s’aiguise aux vents mauvais de la pauvreté rencontrée, des disparités sociales et culturelles d’un pays riche en ressources naturelles, et donc internationalement convoité, et d’une tradition ancestrale qui perdure dans quelques îlots, ces petits villages sortis de nulle part… La forêt monumentale abritant parmi les arbres les plus grands du monde lui a certainement fait grandir l’âme aussi. Cette expérience en pays natal plantée dans son cœur ne demandait qu’à se ramifier sur le grand continent. Elle accompagne alors son époux en République Centrafricaine, à Bangui, puis en Gambie, à Banjul. Son exploration de l’Afrique s’étend au Sénégal, à la Côte d’Ivoire, au Mali et au Nigéria. De retour à Paris, le pas est franchi. Toutes ces expériences l’ont enrichie d’un terreau géographique et humain qu’elle a intimement besoin de planter quelque part, en un lieu partageable, les pages d’un livre issues des grands arbres ! En octobre 2010, son premier roman voit le jour : Le clan des femmes. Un style est né, qui ne juge pas mais déroule le fil de la vie sous le regard bienveillant, lucide, perspicace et joyeux de son auteur. Une force de vie dont hérite pleinement le second roman de Hemley Boum, Si d’aimer… paru à La Cheminante fin 2012 - lauréat du Prix Ivoire 2013 pour la littérature africaine d’expression francophone, puis son troisième roman : Les maquisards. Forte de sa faculté inégalable de faire entrer la vie de tout un chacun dans des problématiques sociétales réputées chaotiques, pour y insuffler espoir et volonté, elle se lance dans l’aventure d’un pan voilé de l’Histoire de son pays natal, celui du combat du peuple bassa pour l’indépendance du Cameroun. Ici point de leçon, mais le pari fou - et gagné - de donner corps, chair, âme et désir à l’Histoire, à travers l’incroyable saga familiale et amicale de ce peuple singulier et courageux.