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Dans la photographie de Charles Gagnon, le paysage est généralement désert. Parfois il est présenté comme une nature préhistorique, parfois comme une ruine post-historique. Mais le résultat est le même : le paysage est déshumanisé et déshistoricisé – en apparence. Car, sous le paysage déserté par toute société et immobilisé hors du temps, des allégories fragmentées, des figures pétrifiées et des histoires suspendues ne cessent d'émerger, comme les ruines du sable, qui viennent donner à ces images la densité des rêves. Si les photographies de Charles Gagnon sont stricto sensu documentaires, elles transfigurent la réalité. Elles utilisent les mêmes matériaux que le journaliste ou l'historien – le monde tel qu'il est, le monde tel qu'il fut..., mais elles les travaillent, les condensent et les déplacent, pour élaborer d'autres images, d'autres figures et d'autres récits. En elles se rencontrent un objet et un sujet, le monde et un regard, l'histoire et une conscience historique. Il est possible que, ce faisant, ces images disent, mieux que le discours historique, la vérité de l'histoire. Elles montrent au moins que l'histoire n'est rien en dehors de la conscience qui cherche à la comprendre et, surtout, que la conscience de l'histoire est aussi fragile que les rêves.
Dans la photographie de Charles Gagnon, le paysage est généralement désert. Parfois il est présenté comme une nature préhistorique, parfois comme une ruine post-historique. Mais le résultat est le même : le paysage est déshumanisé et déshistoricisé – en apparence. Car, sous le paysage déserté par toute société et immobilisé hors du temps, des allégories fragmentées, des figures pétrifiées et des histoires suspendues ne cessent d'émerger, comme les ruines du sable, qui viennent donner à ces images la densité des rêves. Si les photographies de Charles Gagnon sont stricto sensu documentaires, elles transfigurent la réalité. Elles utilisent les mêmes matériaux que le journaliste ou l'historien – le monde tel qu'il est, le monde tel qu'il fut..., mais elles les travaillent, les condensent et les déplacent, pour élaborer d'autres images, d'autres figures et d'autres récits. En elles se rencontrent un objet et un sujet, le monde et un regard, l'histoire et une conscience historique. Il est possible que, ce faisant, ces images disent, mieux que le discours historique, la vérité de l'histoire. Elles montrent au moins que l'histoire n'est rien en dehors de la conscience qui cherche à la comprendre et, surtout, que la conscience de l'histoire est aussi fragile que les rêves.