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Cayo Santori n'enlève jamais ses chaussures devant un homme, ni devant qui que ce soit. Elle regarde tout ce qui l'entoure perchée sur ses talons effilés. Ce n'est pas tant les chaussures qu'elle aime, que de se hisser sur celles-ci. La juche, voilà ce qui compte. Donner à la femme une démarche à sa hauteur. C'est pourquoi elle confectionne des chaussures, des créations exclusives et précieuses que ses admiratrices s'arrachent. Mais on n'achète pas des Cayo :on est élu par leur conceptrice, qui choisit de jucher celles que l'inspiration appelle.
Geneviève Jannelle a 29 ans, 65 paires de chaussures et 11 drinks préférés. Sur sa carte d'affaires de jeune publicitaire branchée, on peut lire « Directrice artistique » ; un titre pompeux qui lui permet, entre autres, de payer son hypothèque et de se prendre pour une autre. Elle est diplômée en Publicité à l'UDEM, ainsi qu'en Création littéraire à l'UQAM ; ce qui veut dire qu'elle n'a besoin que de trente secondes top chrono pour vous convaincre d'acheter son livre. Elle a quelques trous dans le fromage, comme tout le monde, mais les râcle parfois pour en faire quelque chose de constructif. La Juche est son premier roman.
Cayo Santori n'enlève jamais ses chaussures devant un homme, ni devant qui que ce soit. Elle regarde tout ce qui l'entoure perchée sur ses talons effilés. Ce n'est pas tant les chaussures qu'elle aime, que de se hisser sur celles-ci. La juche, voilà ce qui compte. Donner à la femme une démarche à sa hauteur. C'est pourquoi elle confectionne des chaussures, des créations exclusives et précieuses que ses admiratrices s'arrachent. Mais on n'achète pas des Cayo :on est élu par leur conceptrice, qui choisit de jucher celles que l'inspiration appelle. Tout comme on ne marchande pas son affection non plus. Le jeune loup Jérôme Durand l'apprendra à ses dépens. Lorsqu'il quittera sa femme pour tenter de séduire Cayo, il se retrouvera malgré lui au centre d'un univers où elle règne en maître. Geneviève Jannelle a le sens du détail, des choses rares et inusitées. La juche est un roman sulfureux et invitant dans lequel les mules en chevreau aubergine, les escarpins aux talons d'ivoire, les noeuds de satin doré et les cabochons de porcelaine ne sont pas que des accessoires d'apparat. Ils sont un piédestal majestueux, qui parvient à montrer ce que la femme a de plus beau. Ils sont aussi une arme qui confère à la juchée un pouvoir considérable.