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Livre de poèmes conversationnels, qui examine la vie moderne mélancolique. Instrument et méthode? Déplacements, prose poétique-postale, métaphores accélérées, objets détournés de leur usage, impératifs moraux lancés comme des didascalies motrices, – lancés au double de l’auteur comme au lecteur, tous deux acteurs à la même adresse, poste restante.
Je ne suis pas un égosilleur ni un fellinien. J’accepte les cartes postales, je reçois. Je suis un film vivant. Rien ne se transforme, rien ne se défait, tout rencontre une résistance. C’est l’essence. La bille du spectre. La valse. Sissi n’est pas là sous les lustres. Jim Carey s’est retiré. Phil Spector ne répond plus, et Pierre Lapointe nous traite en arbres. Je me retire, je m’assieds. Si vous êtes Mathieu Arsenault et que vous copiez encore des DVD, reposez-vous. Ma philosophie fabrique ses pochoirs, plante ses mousquetons dans les algorithmes moraux. Vous êtes un lecteur réticent. Une vacuité caractérielle. Si ce livre mouille votre paume, vous êtes candidat à la carte postale. Il s’agit de boire le lecteur avant qu’il n’ouvre la bouche. De malmener l’inconséquence avec des viscères de mouton, des raquettes dispendieuses. Une certaine Florence Mennessier parcourt le monde; d’autres Daniel, d’autres Mélanie farfouillent dans les villes. Je donne mes virgules aux jours de la semaine, prête ma bouche aux films à venir, marque mon poumon de bonheurs-Mouret. – B. L.