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Le récit que Philippe Lavalette fait de ses nombreuses prises nous amène d’Haïti à Tokyo, en passant par les petites ruelles de Montréal. Tel un arpenteur, il sait mesurer et apprécier l’espace, tracer oufranchir des frontières, se frotter aux courbes de la nature et jauger le temps qui passe.
Formé à l’École Louis Lumière à Paris, Philippe Lavalette est directeur photo. Il signe d’abord la photographie de films expérimentaux, puis s’intéresse au film scientifique et devient cinéaste associé au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique, France). Depuis son arrivée au Québec, il a mis sa caméra au profit de nombreux documentaires intimistes, de longs-métrages, de téléfilms et de séries dramatiques.
Le cinéaste-arpenteur mesure l’espace, l’étendue, la distance. Comme ces deux jeunes amoureux, dans la baie de Naples, qui tiennent chacun le bout d’une pelote de laine lorsque le bateau qui les sépare prend le large. Quand le fil finit par leur glisser des doigts, le navire est déjà loin. L’espace évoque aussi le temps, celui qui passe. Et le cinéaste-arpenteur sait également l’éprouver. Comme les quelques secondes que prend le vieux paysan biélorusse, celui qui fume des cigarettes roulées dans du papier journal aux caractères cyrilliques, avant de déguerpir avec le rutilant couteau suisse à 14 lames qu’on vient de lui tendre. Il est donné à chacun de voir et sentir les choses. Philippe Lavalette, lui, parvient aussi à les capter et le récit qu’il fait de ses nombreuses prises nous amène d’Haïti à Tokyo, en passant par les montagnes arides de l’Épire et les petites ruelles de Montréal. La mesure du monde constitue de véritables petites archives de la carrière du directeur photo, de ses nombreux tournages et des moult anecdotes – parfois comiques, parfois pétrifiantes, mais toujours belles – qui en découlent. Mais ses carnets sont aussi une lorgnette à travers laquelle jeter un coup d’œil sur le monde, un théodolite qui permet de capter plus d’un angle et de trouver une direction, une longue-vue qui nous force à se frotter aux frontières et aux courbes de la nature, de s’imaginer un espace.