Pas perdus (Les)

Les pas perdus est d'une forme peu commune. Entre poésie et roman, l'écriture laisse le lecteur imaginer le drame. Les photographies accompagnent les sentiments. Écrit avant les inondations et les ouragans de 2017, ce livre raconte l'histoire d'une mère coincée dans sa maison par la crue des eaux. Cette femme, forcée à faire un retour sur soi n'a pas de nom, car elle est un peu nous tous. Les pas perdus c'est ce que nous aurions pu faire avant qu'il ne soit trop tard.

Le premier espace d'expression visuelle de Raymond Corriveau prend racine dès les années 1970, en Mauricie. Ses photographies d'une commune, forme de regroupement typique de l'époque constituent désormais des faits anthropologiques mats comme Roland Barthes se plaisait à le dire. Il a documenté la révolte des agriculteurs aussi bien que leur mode de vie dans un ouvrage qui examine leurs structures idéologiques. Pour redécouvrir le monde rural a été en somme sa première publication liée à la photographie. Sa démarche en communication le mettra en contact avec les populations amérindiennes et inuit du Québec d'où un livre Avant nous, avec nous... en nous sera tiré près de 40 ans plus tard. Sa carrière universitaire a toujours voisiné le domaine de l'image. Son mémoire portait sur la méthodologie de l'histoire de la photographie et son Ph. D. avait le photojournalisme comme sujet d'analyse. Sa réflexion en communication le conduit à examiner la communication anonyme et encore une fois ce sera des photographies de graffiti qui lui serviront de matériel. Une exposition en découlera, elle sera vue de Jonquière à Montréal, en passant bien sûr à Trois-Rivières. Au fil des ans, diverses thématiques seront abordées, mais la nature demeure un domaine de prédilection que ce soit avec un traitement couleur ou noir et blanc. Les stages au Maine Photographic Workshop le mettront en contact avec des personnes inspirantes comme Cole Weston, Craig Stevens et Ernst Hass. Ses travaux universitaires le conduiront sur divers continents et des images, encore aujourd'hui, illustrent ce cheminement. Le quartier de Sueño à Santiago de Cuba est la source de sa dernière exposition. Au cours de la dernière décennie, il produira des ouvrages où poésie et photographie se côtoient. Les émotions-temps et Sempre Dritto tracent la voie à une oeuvre plus achevée, Les pas perdus.

Les pas perdus est d'une forme peu commune. Entre poésie et roman, l'écriture laisse le lecteur imaginer le drame. Les photographies accompagnent les sentiments. Écrit avant les inondations et les ouragans de 2017, ce livre raconte l'histoire d'une mère coincée dans sa maison par la crue des eaux. Cette femme, forcée à faire un retour sur soi n'a pas de nom, car elle est un peu nous tous. Les pas perdus c'est ce que nous aurions pu faire avant qu'il ne soit trop tard.