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Le Croque-l’oeil est, comme toute l’oeuvre d’Alice Massénat, un cri insensé qui parle tout autant au corps qu’à la tête et qui demeure une expérience poétique extrême. La poésie, à ce niveau de force tellurique, à cette intensité, ne peut être comparée qu’à une opération shamanique. On ne peut vraiment comprendre ce qui est dit dans Le Croquel’oeil : il faut laisser ce sort nous traverser. Cette expérience ne laisse pas intact.
Née en 1966 à Roubaix, Alice Massénat aborde la poésie dès son adolescence. En 1983-1984, elle fera deux rencontres qui se révéleront décisives : Jimmy Gladiator, qui lui fera côtoyer un monde poétique habité par le surréalisme et où l’imaginaire tient la première place ; Pierre Peuchmaurd, dont l’écoute inspirée lui permettra d’élire ses propres mots, voire d’éructer ses rages. Plus tard, elle fréquente le groupe surréaliste de Paris. Elle élabore peu à peu une écriture dominée par le rythme et le son plus que par l’image, et traversée par la mort, la douleur et les cris. Elle vit à Paris où elle travaille comme correctrice.
