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À partir de la figure du juifgrec mise en scène par James Joyce (dans Ulysse) et Benjamin Fondane (« Ulysse » dans Le Mal des fantômes), on interprète le retour d'Ulysse au XXe siècle à la lumière de sa capacité à incarner la tension entre Athènes et Jérusalem, à les réunir aussi. Ulysse n'est pas une figure parmi d'autres, il est la puissance même des figures littéraires qui incarne la Rencontre entre le vertical et l'horizontal sous la forme du rapport entre la raison et l'affect, le savoir et la foi, Athènes et Jérusalem.« L'objet de cet essai est l'une de ces figures au sein desquelles s'épanouit la pensée littéraire, une figure qui traverse le temps sans jamais s'y soumettre : la figure d'Ulysse. Ulysse, au XXe siècle, connaît une formidable prolifération. Figure même de l'actuel malgré la distance temporelle qui le sépare du présent, il apparaît comme catalyseur des questions les plus brûlantes de cette période.
Louis-Thomas Leguerrier détient un doctorat en littérature comparée obtenu à l'Université de Montréal. Il s'intéresse principalement à l'épistémologie de la littérature et à la Théorie critique. Il a coécrit, avec Clément Courteau, le roman Tenir Parole, paru en 2017 chez Annika Parance Éditeur.
La figure d'Ulysse incarne la littérature dans son effort à penser par elle-même. Ce n'est pas Ulysse qui dit la différence et la tension entre Athènes et Jérusalem, mais bien Athènes et Jérusalem, cette opposition conceptuelle, cette fiction plaquée sur la réalité mouvante et contradictoire du rapport entre foi et savoir, raison et affect qui illustre le conflit vivant exprimé par Ulysse. Quel message ce navigateur égaré, empêché de rentrer chez lui et coupé de ses origines par la guerre et la dévastation adresse-t-il à notre modernité ? Comment cette figure étrange du juifgrec, entre l'origine judéo-chrétienne et l'origine hellénique de la culture occidentale, évoque-t-elle le rapport du littéraire à l'histoire et à la temporalité ?